
IL ME TARDE TANT QUE LE JOUR SE LÈVE
2016
Char Leclerc taille réelle emballé bois, bâche, papier, 7m x 2m50 x 3m60
Ça sent le sapin.
L’esprit de Noël est bien là, avec ce drôle de joujou qui nous attend, planté là comme un monument au milieu du salon. Tradition oblige, il se présente sous sa plus belle parure. Le motif du papier cadeau est kitschissime à souhait et nous transporte irrémédiablement du côté de cette merveilleuse nuit de Noël.
Ici, l’emballage ne dissimule pas, il révèle. Et là, pas de doute, c’est un char qui se cache là-dessous. Et pas n’importe quel char, pas un char à voile, ni un char de carnaval, mais tout simplement le char d’assaut français le plus cher du monde : le char Leclerc, du nom du célèbre maréchal, qui fut un véritable fiasco financier.
Il a beau parader sous ses airs de petit papa noël, il n’y a pas de défilé prévu pour le char du maréchal. Impossible de le déloger du lieu où Johan Decaix l’a construit. Et de toute façon, le leurre ne tient pas très longtemps. Vacillant entre émerveillement et désillusion, il faut se rendre à l’évidence, ce gros paquet cadeau est vide. Le char devient cheval de Troie et nous place face à notre propre vanité. Mais le jeu est ambiguë. La confusion règne entre ce que l’on cache et ce que l’on montre.
Johan Decaix nous éblouit avec son enseigne lumineuse et son cadeau monumental. Le seuil de l’atelier devient un écran qui sépare l’espace réel de l’espace fictionnel et nous le traversons, de sorte que, comme au sortir d’un mauvais rêve, nous ne savons plus si nous sommes éveillés ou encore endormis, et si ce que nous voyons tient du rêve ou de la réalité.
Une question s’impose alors à nous : Peut-on sauver la dinde ?
Annabelle Richard
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exposition du 27 mai 2016 à Rotolux.


Il me tarde tant que le jour se lève, 2016, Char Leclerc taille réelle emballé bois, bâche, papier, 7m x 2m50 x 3m60


Je n’ai pas été tous les jours très sage, vidéo 9’14

Palimpseste, Bois, système électrique, ampoules, pyrogravure, 1m10 x 2m20
